L’organisation populiste, nationaliste et anti-immigration sud-africain « Opération Dudula » fait à nouveau la une des journaux, après avoir récemment lancé une campagne ciblant les enfants migrants.

Avec sa devise « Les Sud-Africains d’abord », l’Opération Dudula gagne une attention importante de la part d’un bon nombre de personnes partageant leur conviction dangereuse de se faire justice eux-mêmes. En effet, l’Opération Dudula est connue pour ses opérations publicitaires percutantes. Des membres du groupe ont par exemple bloqué l’accès aux hôpitaux publics pour les étrangers présents dans le pays, affirmant qu’ils ne devaient pas utiliser les établissements financés par l’argent des contribuables.

Désormais, le groupe pousse le bouchon un peu plus loin. En faisant valoir qu’il n’y a pas assez de places dans les écoles pour les enfants sud-africains, ce groupe ouvertement xénophobe a appelé à l’exclusion des enfants migrants des écoles publiques.

La xénophobie est profondément ancrée dans la société sud-africaine. Fredson Guilengue a souligné que blâmer les migrants pour les problèmes du pays n’est pas nouveau. Il cite : « L’apartheid a créé deux sociétés en Afrique du Sud : une société blanche jouissant d’une sécurité, d’une bonne santé, d’une éducation et d’une prospérité abondantes. Et une société noire sans droits, une société désorganisée et sans emploi, où les gens devaient se disputer les maigres ressources disponibles ». 

De ce fait, Guilengue estime que les étrangers, en particulier ceux originaires d’autres pays africains, sont devenus les boucs émissaires contemporains des inégalités persistantes en Afrique du Sud, 31 ans après la fin de l’apartheid.