Evan NKIRI Hassen Marik : la plume discrète d’un destin gabonais

La diaspora gabonaise au Sénégal regorge de talents encore méconnus du grand public.Parmi eux, une étoile montante se distingue :Evan NKIRI Hassen Marik.

Né le 6 janvier 1997 à Léconi, dans la province du Haut-Ogooué au Gabon, Evan est issu d’une grande famille aimante, entouré de frères et sœurs.C’est dans ce cocon familial qu’il puise ses premières inspirations et forge sa personnalité.Discret,humble mais résolument déterminé,il avance avec une force tranquille, loin des projecteurs mais porté par une passion brûlante pour les mots. Dans ce portrait, partez à la découverte de l’auteur du roman¨Bangui¨

Son parcours scolaire débute à Franceville, où il obtient en 2018 un baccalauréat littéraire au lycée privé le triomphe Fondation Lewai. La même année, il quitte le Gabon pour Dakar, au Sénégal, où il poursuit ses études supérieures à l’Université de l’Entreprise AFI. Il y décroche en 2021 une licence en gestion financière, fiscale et comptable, puis un master en audit et contrôle de gestion en 2023.

Mais au-delà des chiffres, c’est le pouvoir des mots qui l’anime. Il nous confie que son amour pour l’écriture ne vient pas d’un héritage familial, mais d’une punition éducative. « Mon amour pour l’écriture n’est pas un héritage. C’est né d’une punition. Tout se passe au collège, où chaque année, pendant les vacances, mon père me remettait un roman à lire et à faire un résumé. Donc, avec l’habitude, j’ai fini par aimer ça. Et j’ai décidé plus tard de me lancer moi aussi dans l’écriture », comme quoi les punitions peuvent avoir des bons côtés. Pour tout dire, ce qui semblait être une contrainte est devenu une passion, puis une vocation pour Evan NKIRI.

Dans son témoignage, il nous confie qu’il écrit pour dénoncer. En effet, ses œuvres abordent des thématiques fortes :« Que ce soit dans la poésie ou dans le roman, je parle beaucoup de l’amour, de la trahison, de l’exil, de l’injustice, de l’éducation, de la santé, de la mort et beaucoup d’autres encore. Les causes que je veux défendre », déclare-t-il.  En outre, ce qu’il voudrait, c’est mettre en lumière les souffrances des femmes causées par l’irresponsabilité masculine, ou encore les discriminations subies par des enfants en situation de handicap. Il milite également pour la valorisation de la culture gabonaise et du secteur touristique national, et plaide pour un meilleur équipement des structures de santé dans les zones reculées. ¨ Je veux également interpeller les autorités sur l’importance d’équiper en matériel et en personnel certaines structures hospitalières dans les coins reculés du pays¨, lance-t-il.

Le poète à côté du romancier 
Son premier choc artistique, survient lors de la présentation d’un poème au Théâtre national Daniel Sorano de Dakar. Ce moment devient donc le déclic qui le pousse à écrire son premier roman, « Bangui », une œuvre à la fois réaliste et autobiographique. « Le déclic se passe lors de la présentation de ma première poésie pendant une journée culturelle au Théâtre National Daniel Sorano où j’ai reçu beaucoup d’encouragement et des suggestions¨, c’est donc là qu’il se lance dans l’écriture de son premier livre.  « Bangui », est le nom du héros de son livre, un garçon né dans les Plateaux-Batékés, qui affronte très tôt les dures réalités de la vie. Dans ce sens, il revient sur la publication de son livre en terre sénégalaise :« Il faut dire que j’ai eu la chance d’étudier dans une université dotée d’un incubateur d’entreprises, qui encourage les jeunes porteurs de projets à concrétiser leurs idées. J’y ai soumis mon projet d’édition, qui a été étudié, validé, puis soutenu. Grâce à cela, j’ai pu bénéficier d’un accompagnement, tant sur le plan financier que logistique, notamment pour l’organisation de la journée de présentation et de dédicaces. » Soucieux de mobiliser d’autres ressources, il a également contacté l’ambassade du Gabon au Sénégal. Une démarche fructueuse : « J’ai pu entrer en contact avec le conseiller culturel, qui m’a apporté un soutien précieux. » Ainsi se dessine le portrait d’un jeune homme à plusieurs visages : romancier, poète, mais aussi initiateur de projets, capable de transformer les idées en actions concrètes.

Engagé, sage, observateur, discret… autant de facettes qui composent l’identité singulière d’E.N.

Discret, introverti, observateur et pensif, NKIRI se décrit comme un optimiste qui ne recule jamais devant les défis. Peu bavard, il préfère écouter que parler, mais sa plume exprime avec finesse ce que les mots, parfois, taisent. Nombreux sont ceux qui ont été surpris d’apprendre qu’il avait écrit un roman preuve de sa grande discrétion. « Je suis un penseur. Je réfléchis beaucoup, surtout sur les choses les plus importantes. Je suis un observateur, cela me permet de prêter une attention intense à mon environnement, aux personnes, aux objets… et d’en dégager des idées pour ma poésie », confie-t-il. Des propos que confirme son frère Orphée YANGA YANGA :« La vie m’a donné un frère. Evan, c’est quelqu’un de magnifique, de sage. » Il poursuit, le sourire dans la voix : « Je me souviens d’une fois où j’avais besoin de lui. Il a marché pour me retrouver parce qu’il n’avait pas de quoi prendre un taxi. Il est toujours prêt à aider. » Même si disponibilité et sa gentillesse sont saluées par ceux qui le connaissent, sa discrétion, elle, peut parfois être perçue comme un défaut. « Il est vraiment très réservé quand il ne te connaît pas. C’est un mystère pour beaucoup… mais ce n’est que la couverture d’un livre », conclut Orphée. A côté de ce témoignage, son cousin, Hill- Jeffrey BANGUI, souligne Qu’Evan NKIRI, a pour défaut sa timidité. « Entre frère et cousin, c’est souvent très dur de trouver des défauts mais je crois que le seul point négatif d’Evan c’est sa timidité, c’est-à-dire que souvent il est un peu trop renfermé sur lui, et ce côté timide là, fait qu’il peut passer à côté de plusieurs choses. Mais Evan, c’est vraiment une épaule sur laquelle on peut se reposer. Un homme qui est toujours là pour sa famille, pour ses proches. C’est vraiment sa qualité première », dit –il en insistant.

En dehors de l’écriture, E.N.H.M exerce en tant que prestataire en marketing et communication. Il est particulièrement fier d’avoir réussi son cursus universitaire et d’avoir été sélectionné deux années consécutives pour représenter son université dans un projet de prospection au Gabon. Pour l’avenir, NKRI Evan Hassen Maric nourrit une ambition forte : créer une maison d’édition au Gabon afin d’accompagner les jeunes auteurs et leur donner une chance de se faire publier. Un projet à la hauteur de son parcours et de ses valeurs. « Tout ce que les autres font, toi également tu peux le faire. Et tu peux le faire encore mieux. Il suffit juste de savoir comment les autres font et tu verras qu’il n’y a rien de compliqué », peut-il lancer à la jeunesse.

 

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