Moins de deux ans après l’adoption par référendum de la Constitution, les députés et sénateurs tchadiens ont voté ce 3 octobre une révision constitutionnelle qui établit un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable sans limite, une mesure dénoncée par l’opposition.
les députés et sénateurs, réunis en Congrès, ont majoritairement approuvé la révision constitutionnelle. Parmi les mesures phares de la nouvelle Constitution figure la mise en place d’un mandat présidentiel de sept ans renouvelable sans limites.
Le vote sur la révision constitutionnelle était initialement prévu le 13 octobre. Avec dix jours d’avance, c’est donc le vendredi 3 octobre que la majorité écrasante des parlementaires (236 voix pour, 0 contre sur 257 membres) a approuvé le texte présenté par le Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti du président Mahamat Idriss Déby Itno, lui conférant un mandat présidentiel de sept ans renouvelable sans limite.
Seuls les parlementaires du Rassemblement national des démocrates tchadiens-Le Réveil (RNDT, opposition) de l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké n’ont pas pris part au vote et ont quitté la salle, a constaté un journaliste de l’AFP. Dans une lettre adressée aux parlementaires avant le vote, le sénateur avait qualifié cette révision d’« inconstitutionnelle et autoritaire ».
Même si la durée du mandat du chef de l’État ne sera modifiée qu’à compter de la prochaine élection présidentielle, Max Kemkoye, du GCAP estime dans une publication sur sa page Facebook vendredi matin que « cette Constitution donne deux ans cadeau à Mahamat Idriss Deby Itno ». Il dénonce également « la possibilité de ne plus organiser des élections en invoquant simplement le cas de force » comme le prévoit l’un des nouveaux articles.